Le métier de céramiste comporte selon moi deux savoirs faires : celui du modelage de l’argile puis son décors ; mes sculptures sont empruntes d’architecture, je dessine, je coupe, colle les plaques de terres, érige des temples en nombre, chacun, pièces unique détenant ses secrets. Et d’autres se laissent modeler au fils de mes inspirations ; j’ai d’abord appris à dessiner, à peindre auprès de ma mère artiste peintre.
En 2007, lors de ma formation à l’école de céramique d’Aubagne, j’ai découvert la terre de Bollène, qui de son premier emploi sert à la fabrication de brique, cette terre a su me séduire par sa plasticité et sa robustesse, elle est ma favorite.
Poda est devenu mon nom d’artiste, il est l’abréviation de POisson D’Argile, jeux contradictoire entre le poisson qui se meut sans interruption et une sculpture en argile qui est fixe. La perfection des formes et couleurs que peuvent revêtir les animaux marins me subjugue, j’ai parfois rêvé, je l’avoue, d’être une des leurs.
Depuis mon enfance le modelage de la terre est devenu mon langage privilégié, mon meilleur moyen d’expressions. Avec une imagination débordante, des idées de formes nouvelles, de personnages expressifs, d’animaux fabuleux, se bousculent chaque jour dans mon esprit, avec en ligne directive le désir de faire émaner la vie de chacones de mes sculptures. C’est en randonnant en hautes montagnes dans les Pyrénées que je me régénère, au fil des heures de marche, devant des paysages vertigineux me viennent des images de sculptures abouties.